Togo, pays d’Afrique de l’Ouest. Sa capitale est Lomé. Le Togo donne sur le golfe de Guinée ; le pays est bordé au nord par le Burkina, à l’est par le Bénin et à l’ouest par le Ghana.
LE PAYS ET SES RESSOURCES
Relief et hydrographie
S’étirant sur 550 km du nord au sud pour une largeur n’excédant pas 130 km, le Togo couvre une superficie de 56 785 km².
La région côtière est constituée par une étroite fenêtre sur le golfe de Guinée, battue par une forte barre. Un cordon littoral sableux de quelques centaines de mètres de largeur sépare cette côte hostile, où seuls les pêcheurs viennent tirer leurs pirogues, d’une zone de lagunes où se situe le lac Togo (Miayi To Godo, « nous irons au-delà de la colline »), qui a donné son nom au pays.
C’est là que vit une population pratiquant la pêche (en mer et en lagune), l’agriculture et le commerce. Elle habite de petites villes, comme Lomé, la capitale, et Aného, traversées par la grande route côtière qui longe le golfe de Guinée entre mer et lagune. La région qui fait suite aux lagunes, de nature sédimentaire, s’élève lentement de 60 à 200 m.
C’est aussi une « terre de barre » (de barro, argile en portugais) riche et peuplée, comme au Bénin voisin. Elle vient heurter la barrière montagneuse qui traverse le pays dans le sens nord-est/sud-ouest. Ce massif ancien et érodé, d’une altitude moyenne de 600 à 800 m, culmine à 986 m au mont Agou dans le Sud-Ouest. Les monts du Togo, au centre, se prolongent vers le nord par le plateau Bassari et les hauteurs dominant Lama-Kara pour rejoindre le massif de l’Atakora au Bénin.
Ces reliefs donnent naissance aux principales rivières qui arrosent le pays, dont le fleuve Mono, qui marque la frontière avec le Bénin dans son cours inférieur, et ses affluents, l’Anié et l’Ogou. Ils constituent la ligne de partage des eaux des bassins de la Volta et de l’Oti, qui traverse la partie septentrionale du Togo et suit la frontière avec le Ghana.
Climat
Le Togo possède un climat subéquatorial au sud et subsahélien au nord, avec des températures annuelles moyennes comprises entre 27,2 °C et 30 °C sur le littoral.
Le Sud est soumis à deux saisons des pluies, d’avril à juillet et d’octobre à novembre, avec des précipitations annuelles peu importantes pour la région (700 à 800 mm à Lomé) en raison d’un microclimat. En revanche, le Nord est soumis à un climat presque sahélien avec une longue saison sèche marquée par l’harmattan (vent sec du nord-est chargé de poussières sahariennes) et une seule saison des pluies, d’avril à juillet, responsable de précipitations importantes sur les montagnes (1 700 mm annuels).
La faune et la flore
La mangrove occupe le pourtour des lagunes et les parties marécageuses du littoral infiltrées par l’eau de mer. Quelques parcelles de forêt primaire subsistent au sud-ouest dans le massif spectaculaire de l’Avatimé à la frontière du Ghana. Ici, la forêt a été exploitée par les Allemands, qui ont aménagé des plantations de cacao. Jusqu’aux monts du Togo, au centre, cette ancienne zone forestière, devenue zone de colonisation pour les populations du Nord reconverties dans la culture du café ou du cacao, a été reboisée de tecks, arbre d’origine asiatique à la pousse rapide, utilisé dans la fabrication de mobilier.
La savane arborée ou la forêt claire couvre les plateaux et la partie septentrionale où la savane s’élargit avec des baobabs, des rôniers, des fromagers et des kapokiers. Des forêts-galeries plus ou moins denses bordent le cours des rivières. Le petit gibier et les oiseaux abondent, notamment l’agouti qui vit dans le Sud. Crocodiles et hippopotames peuplent les rivières. Quant aux grands mammifères (buffles, antilopes et lions), ils occupent essentiellement les savanes du Nord (parc de la Kéran). On trouve également de nombreuses variétés de serpents et de singes.
Ressources naturelles
Au centre, le pays bassari, riche en fer, a fait l’objet d’une forte exploitation artisanale depuis l’époque précoloniale. Le potentiel minier est loin d’être négligeable, avec du cuivre, de la bauxite, de la chromite, du manganèse et du pétrole en mer, mais leur exploitation nécessite de lourds investissements. Les phosphates constituent la grande ressource du pays, avec le minerai de fer, la craie, le marbre, ainsi que le sel. Les minerais sont exportés par un wharf spécialement construit à cet effet.
POPULATION
Démographie
En 2007, la population du Togo était estimée à 5,7 millions d'habitants, soit une densité moyenne de 105 habitants au km². En 2007, son taux de croissance annuelle était de 2,72 p. 100, le taux de mortalité infantile s’élevant à 59,1 p. 1 000. L’espérance de vie était de 57,9 ans.
Le pays comprend une quarantaine de communautés. Les plus importantes sont celles des Ewe et des groupes apparentés, Ouatchi et Adja (qui représentent près de la moitié de la population), et des petits groupes côtiers : Ahoulan et Peda (des pêcheurs), Mina et Guin (des commerçants) originaires du Ghana ; au nord, les Kabré (ou Kabiyè) représentent 22 p. 100 de la population ; certains ont émigré vers le sud-ouest dans les zones de colonisation agricole. Les Bassari vivent sur le plateau Bassari, au nord des monts du Togo et sont réputés pour leur connaissance de la métallurgie du fer. Ils ont pour voisins les Kokomba, des agriculteurs qui traversent la frontière ghanéenne pour un travail saisonnier ; ils s’y établissent parfois, provoquant des heurts avec les populations locales qui les emploient. Dans l’extrême-Nord, les Tamberma comptent parmi les plus anciennes populations du pays ; ils vivent dans des maisons fortifiées, souvenirs des razzias et des migrations d’avant la colonisation. Comme au Bénin, on trouve sur la côte des descendants d’anciens esclaves revenus du Brésil et portant des noms portugais.
Villes principales
La population, principalement composée d’agriculteurs, de pêcheurs et d’éleveurs, habite essentiellement des villages. En 2005, 36,3 p. 100 seulement des Togolais étaient des citadins. Lomé, la capitale (799 122 habitants), à la frontière avec le Ghana, est la plus grande ville du pays. Puis, par ordre décroissant, les villes de Sokodé (51 000 habitants), Lama-Kara (30 000 habitants) et Kpalimé (30 000 habitants) ; Aného est un ancien comptoir, établi près du canal permettant au lac Togo de se déverser dans la mer mais inaccessible aux navires.
La ville de Lomé a donné son nom à une série d’accords régissant les relations économiques entre la Communauté européenne (actuelle Union européenne) et des pays en cours de développement. Les premiers accords, signés à Lomé en 1975 avec quarante-six pays du tiers-monde sous le nom de conventions de Lomé et appelés plus communément Lomé I, furent suivis d’un Lomé II puis d’un Lomé III, etc., élargissant chaque fois l’éventail des pays en faisant partie et s’adaptant aux évolutions de la construction européenne et de l’économie mondiale.
Langues et religions
Le français, langue officielle, est utilisé dans l’administration et dans le commerce. L’ewe et le kabré, les deux principales langues nationales, sont enseignés à l’école, avec le français. Plus de la moitié de la population adhère aux croyances traditionnelles, qui imprègnent toujours les religions monothéistes (26 p. 100 de catholiques, 9 p. 100 de protestants, et 20 p. 100 de musulmans, principalement dans le Nord), les cultes syncrétiques sont nombreux sur la côte.
Éducation
Après l’indépendance, et surtout dans les années 1970, le gouvernement a mené une campagne de scolarisation gratuite pour tous les enfants âgés de deux à quinze ans. L’école est aujourd’hui obligatoire de 6 à 15 ans. Les écoles tenues par des missionnaires sont nombreuses. Au début des années 2000, 90 p. 100 des enfants sont scolarisés et 15 000 étudiants sont inscrits à l’Université de Lomé, fondée en 1965. En 2005, 63,5 p. 100 de la population est alphabétisée.
Agriculture
. Le quart de la superficie du Togo est cultivé. Pourtant, ce chiffre couvre des réalités très diverses ; il prend en compte aussi bien le petit champ de mil de la savane septentrionale que la parcelle de terre argileuse du Sud plantée en maïs ou en patate douce ; les statistiques oublient également que le petit fonctionnaire est souvent un agriculteur qui cultive ses ignames et pêche dans la lagune. La plus grande partie de la production agroalimentaire provient de modestes exploitations et se compose de manioc (725 000 t), d’igname, de maïs (485 000 t), de sorgho (180 000 t), de riz (68 100 t), d’arachide (33 000 t) et de plantain. Les principaux produits agricoles d’exportation, essentiellement cultivés dans le Centre et le Sud, sont le cacao (50 000 t), le café (13 500 t), le coton (185 000 t), ainsi que l’huile de palme et l’arachide.
L’élevage est prépondérant dans le Nord. En 2005, le pays comptait 1,8 million d’ovins, 1,5 million de caprins, 320 000 porcs et 280 000 bovins. Les prises de la pêche se chiffraient à 29 538 t.
HISTOIRE
Le peuplement du Togo
Des objets lithiques (meules, broyeurs, pierres taillées) et des perles de pierre ont été découverts dans tout le pays, en particulier dans le Nord où la nature du terrain, plus sec et plus dégagé, les rendent plus visibles. L’étude préhistorique étant nouvelle dans la région, leur datation et leurs liens avec les cultures voisines n’ont pas encore été précisément établis. Les nombreux vestiges de fourneaux et de scories permettent cependant d’affirmer que l’activité métallurgique était intense dans le centre et que les forgerons exportaient le fer extrait des minerais de la région jusqu’à Kano au Nigeria.
Certains de ces hauts-fourneaux de trois à quatre mètres de hauteur, qui servaient aux Bassari à réduire le minerai de fer pour fabriquer des outils et des armes, étaient encore utilisés au début de l’époque coloniale. Comme les Bassari, les Tamberma et les Kabré habitaient déjà les régions montagneuses lorsque sont arrivées des populations poussées par les événements qui déstabilisèrent durablement l’Afrique occidentale (traite négrière, introduction de fusils, puis islamisation de la savane). Dans le Nord, les Gourma islamisés et les Kotokoli se sont installés autour de Sokodé ; les Tyokossi se sont établis dans la région de Mango. Le centre et le sud du pays ont subi les contre coups de la montée en puissance des Bariba du Bénin ainsi que du royaume du Dahomey et des Ashanti du Ghana. Réfugiées dans leurs montagnes, les populations locales ont résisté cependant aux razzias de leurs voisins.
Dans le Sud, les populations venues de l’Est (Bénin actuel et Nigeria) se sont installées en vagues successives à partir du xve siècle, à l’aube de l’arrivée des Portugais sur la côte. Les Ewe se sont établis autour de Tado, près de Notsé, au siècle suivant. Leur roi, Agokoli, fit édifier une enceinte faite d’argile et de sang humain (un rite de fondation) pour protéger Notsé des réfugiés affluant du Nord. Au xviie siècle, devenus trop nombreux, les Ewe se sont dispersés dans le Sud et dans l’Ouest jusqu’à la rive gauche de la Volta